Les mots tout d'abord
Ne nous laissons pas égarer par les mots : malades, soulagement, invention, guérison, chercheurs, scientifiques, médecins, déontologie ... Comme toute entreprise, l'industrie pharmaceutique est un business et les fins d'un business sont le profit... Elle prospecte et s'attache à des marchés porteurs ciblés: des pathologies fréquentes, parfois chroniques et surtout affectant des malades solvables. Ses "stars" fidèles et régulièrement successfulls sont grippe, sida, hypertension, problèmes cardio-vasculaires et de libido -parfois provoqués par un médoc lui-même! - surpoids, obésité et diabète, stérilité, fivettes, dépression, ménopause et prostate... Essentiellement le "jeune" troisème âge aisé encore alerte-qui-veut-encore-mais-a-du- mal... des pays sur développés. La lèpre, le palu... bof.
Par le biais de l'argent, elle pèse sur les pouvoirs publics, les médecins, les malades (en fait, sur tous) d'un poids pharamineux. Son principe, comme dirait Desproges est "je-m'occupe-di tout, tu-s'occupes-di rien". De fait, elle prend la place de l'Etat pour financer la formation continue des toubibs, l'organisation de salons, de concours blancs à la fac, conférences, colloques, débats etc... et attend exige un retour sur investissement à la hauteur de sa mise, du bon marketing qui au bout du compte lui rapporte gros -gros en la matière signife des centaines de millions de dollars-. Quant à l'Etat dont ce serait le rôle, il n'a pas les moyens ou la volonté de s'en charger: de fait, il perd gros -et c'est aussi notre argent-. Cercle vicieux. Exemples.
Les portes tournantes entre le public et le privé, mélange de genres propice à ? devinez
La "Commission d’autorisation de mise sur le marché des médicaments", organisme public dépendant de l’"Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé" ou AFSSAPS est à 80% financée par les labos (privé)... qui en bonne courtoisie sont invités aux séances décidant de l'autorisation de mise sur le marché des médoc (!).. Celui qui paie étant toujours celui qui décide, ou du moins a-t-on envers lui tous les égards qu'il mérite, 95% des "candidats", comme ça se trouve ! sont acceptés et les dossiers de la commission ne sont pas publics. C'est à peu près comparable à un jury de bac dont les profs et la logistique seraient financés par un groupe tout puissant de parents d'élèves-candidats qui lors des délibérations, s'assieraient à la même table que ses membres... et qui n'aurait de comptes à rendre à personne.
Les études préalables sur les molécules-candidates ont été effectuées par les labos eux-mêmes. C'est à peu près comparable à un élève qui se présentrait au jury avec sur son livret scolaire des appréciations qu'il aurait lui même apposées. Elles ne durent parfois que trois mois.* Et il arrive que les résultats soient faussés (cas attesté de Mercks, qui a "ommis" un ou deux infarctus pour le Vioxx!) Malgré son nom, un nouveau médicament n'est la plupart du temps pas "nouveau" mais une simple version (mettons, un "fils") d'un autre existant déjà, légèrement modifié (présentation en gélules au lieu de comprimés par exemple)... et il pallie... pas tant la maladie que la perte des bénéfices du labo lorsque malencontreusement le "père" va sous peu tomber dans le domaine public. Ainsi l'Etat se prive-t-il lui-même des recettes du générique au profit de l'industrie privée. Il se "vole" lui-même... et nous avec. Joli cadeau aux firmes.
La "haute autorité de santé", HAS (domaine public) qui évalue de 1 à 5 l’amélioration du service médical rendu du médicament dite "ASMR" (5 = 0 amélioration) missionne à cette fin des experts (privés) qu'elle paie fort mal... et qui sont pour la plupart reliés (salariés) des labos... qui les paient fort bien : soit ils travaillent, soit ils ont travaillé, soit ils travailleront pour un ou plusieurs... dont ils seront à un moment donné chargés de tester les produits.. et/ou réciproquement, les testeurs, lorsqu’ils sont fréquemment sollicités par l'HAS, seront souvent ensuite recrutés par les firmes testées : ça tourne rond. Le principe ouvertement proclamé de la HAS est qu’un expert qui n’est pas relié à des labos est forcément incompétent ! Donc, pour la HAS, sur un CV de candidat à l'expertise, le fait qu'il soit ou ait été salarié d'un labo est, ô stupeur, un atout et non un empêchement légitime : il n'y a plus dès lors à s'étonner qu'ils le soient presque tous. Un monde fermé d'amis, d'obligés, de serviteurs, de serfs et de cobayes (nous). A présent il est vrai, les missionnés doivent obligatoirement signaler leurs liens avec les entreprises et lorsqu’un médoc passe en commission, les experts reliés au labo demandeur, en principe, quittent pudiquement la salle (du coup, parfois il n'en reste quasiment plus)… belle hypocrisie car les services peuvent évidemment être collégiaux [je laisse passer le "boostbitol", tu me laisses le "jeménerveplus".] De fait, certains médicaments n’offrant aucun intérêt sont néanmoins autorisés, exemple le Plavix, (star de Sanofi) qui agit à peu près comme l’aspirine mais coûte 27 fois plus cher -c'est la sécu qui morfle- . Sur 100 nouveaux mis en circuit, ceux qui apportent réellement une amélioration se comptent sur les doigts de la main et les médoc-cancres (Amsr 0) sont 83%. Les structures des contrôles dites de pharmaco-vigilance sont peu actives, secrètes, voire confidentielles ... (cf le film).
Leur prix est fixé par une Commission où les représentants de l’Etat ne sont pas majoritaires et ont peu de pouvoir... en fait, directement par les labos eux-mêmes. Lorsqu’un médicament star (précisons : du point de vue du profit car il peut tout à fait avoir 0 sur l'échelle de "richter") va tomber dans le domaine public, il arrive que les firmes, peu avant, en fabriquent une déclinaison "nouvelle" -en réalité presque identique- et en inonde le marché afin de scier les pattes au générique moins cher.
Soldat/es, rabatteurs et cobayes
L’industrie pharmaceutique consacre deux fois plus d’argent au marketing qu'à la recherche. Ses soldats sont les délégués médicaux, dûment brieffés pour un produit puis lancés en meutes guerrière sur les médecins. Ils sont la couroie de transmission indispensable entre firmes, prescripteurs rabatteurs et patients clients. Chaque toubib "coûte" par an environ 20 000 € aux labos, un investissement avisé qui leur rapportera au centmilluple. A présent que les "cadeaux" sont théoriquement interdits, comment les médecins se laissent-ils maneuvrer par des commerciaux en principe moins qualifiés qu'eux? Un art du business, de la séduction/manipulation, pour lesquels les soldats des labos sont formés... et d'autre part, comme l'observe philosophiquement Bruno Toussaint, directeur de "Prescrire", les études de médecine ne favorisent pas le développement de l'esprit critique. (!) Certains médecins cependant comme Philippe Foucras http://www.formindep.org/spip.php?article347 qui a fondé l'association Formindep, tentent de briser le carcan et de demeurer indépendants, tache peu aisée. Mais ce n'est pas tout. Règle d'or, la croissance : les labos, comme toute entreprise, doivent non seulement prospecter et gagner des marchés existants mais aussi s'étendre, en construire de nouveaux, c'est-à-dire en le cas façonner des maladies présentes mais surtout futures contre lesquelles ils proposent des traitements préventifs... des "maladies" de riches et si possible plusieurs à la fois, selon le principe que les gens bien-portant sont des malades qui s’ignorent. La "dépression", servie à toutes sauces est d'excellent rapport, peu vérifiable et surtout traitable au long, très long cours par des médoc (qui suscitent assez vite une belle dépendance).. de même le "cholestérol" dont Michel de Lorgeril, cardiologue et chercheur à l'Inserm soutient que les risques ont été grandement majorés par les lobbies d'hypolipémiants suivis par des médecins pressés qui préfèrent ordonner analyse puis médoc à interroger et palper les artères de leur patientèle. Régulièrement, les pouvoirs publics par le biais des médias nous abreuvent de messages de santé, nous mettant en garde (assez hard mais parfois à juste titre) contre telle ou telle maladie -reliée à un mode de vie, une habitude alimentaire...- insistant à coup de marteau sur la pré-ven-tion. Aucun nom n'est cité -nous sommes dans l'éducation hygiéniste, pas dans la pub- mais en filigrane se dessine évidemment l'image de produits qui peuvent "aider". Le sol est labouré: le chaland et son médecon feront le reste. Du reste, il suffit d'aller à la pharmacie : le nom du médoc-starlette bien en évidence se trouve sur la banque. Pour l'hépatite B, des affiches suggérant fautivement une contagiosité ad majorem (par la salive alors qu'elle est presqu'exclusivement sexuelle) recommandant le vaccin -dont on sait à présent les risques- étaient placardées partout -devant les collèges notamment- et toute mère refusant de "protéger" son enfant, mise à l'index avec celui-ci : des gens croyaient qu'on pouvait la transmettre par un simple éternuement. Idem pour les médicaments ciblant les fumeurs : une campagne antitabac (excellente certes) de belle envergure précéda de peu la sortie d'un médoc censé les aider... médoc comportant des "effets non désirables" parmi lesquels dépressions graves avec passage à l'acte (tentatives de suicide). Peu investigués même après plusieurs cas, sur la base que de toutes façons chez les fumeurs de tels comportements n'étaient pas rares, autrement dit au point où ils en sont on ne va pas chercher. Un détail peu connu : lors des "programmes" de désintox pour tabagiques réalisés par les hôpitaux, des anti dépresseurs dont on sait la dépendance qu'ils occasionnent leur sont quasi systématiquements prescrits. Si bien que même s'ils ont raté leur sevrage, ils risquent de devenir en prime accro au médoc. Bénef pour les labos.
Conséquences : quelques exemples, liste non exhaustive
La Thalidomide, calmant mis sur le marché en 57, détectée tératogène en 60 et retirée en 61 => 10 000 enfants phocomèles (sans bras ni jambes.) Temps de réaction de la HA : 1 an.
Le Distilbène, censé empêcher les fausses-couches : risques chez des filles dont la mère a été exposée durant sa grossesse d'anomalies génitales et de certains cancers précoces ainsi que d'autres effets joliment dits "indésirables"... plus les suites à venir non encore investiguées, notamment pour la troisième génération.** Temps de réaction de la HA : 10 ans.
Le Vioxx, anti inflamatoire, produit-star de "Mercks" : entre 80 000 et 140 000 décès aux USA.
Le Médiator, de "Sanofi" : entre 500 et 3000 morts sur 33 000 personnes (énorme). En 99, les espagnols le retirent du marché. Pas la France, qui renouvelle deux fois son remboursement alors que le danger était connu. La France qui "enquête" (!) 10 ANS... et ne l'arrête qu’en septembre 2009. Le labo avait classé cet anorexigène comme anti-diabétique (moins contrôlé) ce qui revenait à dissimuler sa véritable nature... mais on peut se demander comment des experts ont attendu 10 ans pour s’en apercevoir : incompétence ou ? Temps de réaction de la HA: 10 ans.
Le Multaq, régulateur du rythme cardiaque, qui a suscité des "alertes majeures" (hépatites). Toujours sur le marché.
Le Nexen, anti-inflamatoire (idem) alors que d’autres médicaments ont la même efficacité sans les effets "indésirables".Temps de réaction de la HA : inappréciable puisqu'il est toujours prescrit.
Le Champix (pour les fumeurs repentis) effets secondaires : dépressions, tendances suicidaires. Idem.
Le vaccin contre l'hépatite B (après la campagne très agressive ciblant les adolescents ou plus exactement leurs mères) : suspect d'être inutile et de favoriser certaines maladies comme la sclérose en plaques.
Il arrive même -cas du Néoproxène et des traitements hormonaux de la ménopause- que les molécules augmentent ou suscitent les pathologies qu’elles étaient censées prévenir ou soigner, cardiaques ou cancéreuses dans ces deux cas. (Cf la revue The Lancet, article de David Graham, médecin expert de la FDA.)
A qui profite ce temps de réaction extrêmement long de la HA? Devinez.
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QUELQUES QUESTIONS: TESTS, TESTEURS, ET COBAYES
* Quelques questions lourdes de sens. Pour tester leurs "nouveaux" médicaments, comment pratiquent les labos ? Evident mon cher Watson. Ils choisissent des médecins généralistes dans plusieurs pays (20 ou un peu moins). Et leur demandent de prescrire. [Le plus possible ?]... puis des compte-rendus du suivi de leurs malades... Ensuite colligés, ces "rapports" seront analysés par leurs "experts", semble-t-il un peu vite... et hop en Commission où le médoc sera autorisé à 95%.
Questions: ces médecins sont-ils aptes à effectuer un travail de spécialistes hautement qualifiés de labos? Les protocoles sont rigoureux, les procédures extrêmement complexes... normalement. Comment sont-ils choisis? Leurs patients sont-ils avertis qu'ils jouent les cobayes ? Sont-ils rémunérés? Comment ? Combien ? Est-ce "au rapport" c'est à dire à la tête de pipe ? N'ont-ils pas alors tendance à faire du chiffre? Les prescriptions sont-elles toujours adaptées ? Côté patients: sont-ils eux aussi rémunérés (s'ils sont avertis!) ? Combien ? N'ont-ils pas alors tendance eux aussi à faire du chiffre? A tricher ? A ne pas prendre le médoc (on les comprend) ou a contrario à en tester plusieurs à la fois ? Qu'est-il advenu des trois malheureux qui ont fait un infarctus avec le Vioxx ? A-t-on investigué les cas ? C'est la seule question à laquelle on puisse réponde : non ! Quels pays sont concernés ? Et surtout qui contrôle ces contrôleurs ? Les labos ?!?! Force est de constater qu'on ne sait rien... Mais c'est néanmoins nous qui au bout de la chaîne ingurgitons le produit de ces recherches bidouillages.
L'opacité de la procédure donne l'impression inquiétante de bricolage de sociologues-chercheurs-amateurs promus experts... en fait ni sociologues ni chercheurs ni experts mais bien "amateurs" (ou pire, salariés)... rappelant fâcheusement l'affaire des américains qui avaient "utilisé" autrefois des portoricaines pour tester des pilules à forte dose (un geste généreux) avant d'en mettre sur le marché de moins serrées pour les blanches.
Il est certes inéluctable que de nouvelles molécules comportent des effets à long terme que l'on ne peut deviner ni maîtriser (exemple du Distilbène qui fait encore parler de lui deux générations après) : on ne peut attendre trois générations pour mettre en circuit une dormule qui a priori semble sans inconvénient majeur. Mais la prise de risques est à apprécier au regard du bénéfice apporté. Or les labos mélangent suavement cet impondérable inévitable et accepté pour le bien du malade et leur désinvolture d'apprenti-sorciers pour le bien du marché, à l'exemple de cette hiérarque soucieuse qui invoque et déplore, la larme à l'œil les risques que l'on doit dans l'urgence hélas accepter parce que c'est ainsi (re hélas) nous ne sommes malheureusement pas omniscients etc etc... Faire perdre quelques kilos valait-il de fragiliser les valvules coronaires des femmes prescrites ? Résultat : minces en effet (très brièvement puisque les kilos étaient repris dès l'arrêt du médoc) mais en revanche... définitivement cardiaques. Autre exemple d'effet secondaire confidentiel d'une "avancée révolutionnaire" qui fit en son temps l'objet d'une médiatisation enthousiaste quasi délirante: un enfant -dans le meilleur des cas- valait-il la souffrance constante de femmes qui, après des dizaines et des dizaines de FIVETTES ratées, leurs ovaires -et utérus- martyrisés ressemblant à des pelotes dont on aurait brutalement arraché les épingles une à une, sont ensuite devenues définitivement dépendantes d'analgésiques ? Une d'entre elles dix ans après ne peut sans une douleur intense se baisser pour saisir un simple sac de provisions. A voir.
** Sur le Distilbène : http://www.-distilbene-a-liresivotre-mere-pendant-sa-grossesse_1_0_1.html
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Ma réponse après que l'article ait été censuré au bout de 2 jours
Les médicaments, le poids des labos, le choc des "zéros" (zéro comme la majorité des médicaments, classés 5 -nuls, zéro- sur une échelle de "richter" qui évalue leur efficacité.
Le post et la censure
Ce n'est pas une question au "modérateur" ou à quelque webmaster responsable de l'hygiène des article du "post" mais une lettre ouverte.
J'observe -et collige dans un blog*- ce qui, sur ce journal, est supprimé et ce qui demeure ; se dessine ainsi une image... tant est juste la formule de Lacan "ce qui est important dans le discours, ce n'est pas ce qu'il dit mais ce qu'il ne dit pas"... (ou qu'on l'empêche de dire.) Le principe qui consiste à virer les commentaires racistes-injurieux-etc... (évident).. en même temps les textes auxquels ils se réfèrent peut aussi représenter si on le retourne un excellent moyen de shunter ce qui dérange sous prétexte de balayage vertueux : on jette le bébé avec l'eau du bain. Il suffit d'y adjoindre un commentaire raciste-injurieux pour que le post malvenu soit viré illico dans la même charrette. Jusqu'à présent, ont été censurées (vérifiez sur le blog) les deux-tiers environ de mes "réponses" à des "post" qui flirtent avec l'antisémitisme. Au mieux, tout est supprimé ; au pire, seulement mes textes. Un autre cas est celui où une réponse qui m'est faite (une dame trouve futile que je m'insurge contre les propos antisémites -écrits en 40 !- de Cousteau) demeure sur le site -un mois?- et n'est virée qu'une fois taclée... en même temps que ma réplique, fort modérée (voir le blog). Question : si je n'avais pas réagi, combien de temps le commentaire serait-il resté? La vigilance des censeurs semble à géométrie variable. Erreur ? Peut-être mais au bout de trois tout de même... Un autre article (le seul dont je reconnais qu'il était peut-être un peu hard) sur la polygamie est aussi passé à la trappe. Soit.
Mais aujourd'hui, une barre a été franchie avec la suppression d'un texte qui est une sorte de synthèse du film "Les médicamenteurs" de Stéphane Horel, Annick Redolfi et Brigitte Rossigneux passé IN EXTENSO sur la 5 avant-hier (!) Là alors, la gauche bien disante humaniste frileuse se donne à voir en pleine lumière et c'est une bien pauvre image qu'elle offre d'elle. Ce que la "5" a fait tout simplement -ainsi que d'innombrables sites- votre journal apparemment n'en a pas le cran ou la possibilité.
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Sur le distilbène, non censuré (jusqu'à présent)
Les cordonniers sont les plus mal chaussés ! L'apprenti sorcier, nouvel épisode. Distilbène : à lire, surtout si votre mère ou grand-mère s'en sont vues prescrire pendant leur grossesse...
http://www.hhorages.com/audio/interviewMOG_FranceCulture.mp3
Interview de Marie-Odile Gobillard.
Chercheur en biologie moléculaire (!) au CNRS, elle fut traitée au dilbestrol à doses massives pendant ses deux grossesses (et durant toute leur durée) ; sa fille et son garçon,qui jusqu'alors n'avaient pas été investigués -psychose maniaco-dépressive, états borderline, anorexie-boulimie, tendances suicidaires- et la prise par leur mère du DES durant sa grossesse. Un détail : la découverte du DES remontait à 38 et il n'avait pas fait l'objet d'un brevet : les labos se sont donc engouffrés dans le créneau et l'ont prescrit à tour de bras en France à partir de 1950 pour des indications diverses et variées en principe reliées à des risques de fausse-couches... mais aussi diabète, prise de poids excessive voire dans certains cas, pour faire accoucher plus rapidement une femme arrivée presqu'à terme ! (8 mois et demi) le risque étant moindre ou nul lorsque l'expostion était tardive, du moins pour les bébés-rates (!) mais enfin nous ne sommes pas tout à fait des rates et il faut voir. atteints de troubles psy graves, se sont suicidés l'un et l'autre vers l'âge de 25 ans. Depuis, elle a effectué une recherche qui pointe une corrélation significative chez les enfants entre certains troubles survenant à l'âge adulte
Un autre détail très peu connu : France où en principe, l'entrée sur le marché du DES date donc de 1950, des femmes s'en sont vues prescrire dès 1948 -des "précurseurs" en somme c'est à dire des cobayes-... averties (ou non ?) que le médicament-miracle n'était pas encore dans le circuit. Une faveur. En principe les expositions en fin de grossesse seraient sans danger (?!)
Les risques de cancers précoces chez les filles DES étaient connus (vagin, utérus, sein) ainsi que de stérilité, d'inappétence sexuelle (anomalies des organes génitaux, utérus bifides ou trop petits, règles tardives et irrégulières...) mais pas les problèmes psy.. et surtout, les garçons, considérés comme exempts, avaient peu été investigués. Faux : d'après Marie-Odile Gobillard (mais pas seulement) on observe chez eux aussi en proportion significative des anomalies sexuelles légères ou graves (déviation du canal uretral, testicules non descendus, phimosis particulièrement résistant...) De même, à la génération d'après, les problèmes des filles et surtout des fils de mère DES -identiques à ceux de leur mère voire aggravés- étaient totalement ignorés. Ce n'est plus le cas.
Dangereux et interdit au delà des Pyrénées, inoffensif en deçà
Etant donné les risques et son peu d'efficacité, le DES fut interdit chez les femmes enceintes :
en 71 aux USA
en 76, soit 5 ans après ! au Canada
en 77, soit 6 ans après ! en France, Autriche, Pays-bas
en 78, soit 8 ans après ! en Australie
en 81, soit 11 ans après ! en Italie
en 83, soit 12 ans après ! en Hongrie qui décroche le bonnet d'âne sur la question.
Cela signifie que, connaissant les risques auxquels avec le DES ils exposaient les femmes -au moins sur une génération- les pouvoirs publics l'ont autorisé et des médecins l'ont largement prescrit pendant 5 à 12 ans dans 7 pays, un prochain scandale comparable à celui du sang contaminé et des hormones de croissance. http://www.mediator-prion-hiv-petits-meurtres-entre-amis-
Naïveté ? Imbécillité ? Méconnaissance ? Volonté délibérée ? Lien entre les donneurs d'ordre, les prescripteurs et les babos pharmaceutiques -je laisse la coquille-? "Is fecit cui prodest", toujours, celui qui fait [est] celui qui [en] profite. http://www.le-steak-un-plaisir-minime-qui-coute-cher
QUI A DIT QUE LA BIOLOGIE ETAIT UNE SCIENCE ?
Oyez oyez brave gens, une histoire marrante pour finir. Ce n'est pas une aussi lourde blague que ça en a l'air. Soit un chercheur ou un simple médecin travaillant dans un service de tuberculeux, qui observe et notez le, il peut tout à fait être humaniste... ou ne pas l'être, ça dépend.. donc qui observe l'état psychique de ses malades. Heu-reux ! Comme c'est bizarre, en ces circonstances... Un antibio -la strepto- ? Peut-être. Il doit y avoir un truc là dedans qui peut servir. A quoi ? A soigner la dépression pardieu [et il y a de sacrés débouchés coco]... Oups, j'isole le machin, d'accord ça fait des heures sup mais ça vaut le coup pour soulager tant de misères [ou pour me faire un max de blé, ça dépend]. Je l'envoie à un rat, il a l'air d'apprécier et gambade aussi sec... puis à un bébé -rat- idem. Pas mal !
Oupss, je pique une série de lapins... qui en bondissent de joie... mais c'est génial ce truc, je refais le bidule, ça MARCHE à tous les coups, juste un mort ou deux [une broutille ils avaient l'air malade avant]... Je poursuis car j'ai de la conscience pro, et hop, je tue les malheureux lapins hilares : ils ont l'air tout ce qu'il y a de normaux à l'intérieur, je recommence histoire de vérifier, du moins si les lapins ne sont pas trop cher car ça coûte, faut pas croire, le fonctionnement d'un labo, et miracle, R.A.S, ça gaze au poil... Je baptise mon truc Lurronal ça le fait bien, ou Félicitol voire plus hard, Serenic et, soutenu par un patron bien lustré, je fais une demande à l'AFSSAPS, ça prend certes du temps avec les vérif et re vérif... c'est que depuis la thalidomide on n'est plus aussi libre... il faut dire que... passons, pour une bourde, c'en était une belle, juste un comprimé et... bref, c'est comme ça qu'on a mauvaise réput ensuite.*.. [voir le film remarquable -en 5 vidéos qui se suivent- de Stéphane Horel, Annick Redolfi et Brigitte Rossigneux.]
http://www.dailymotion.com/video/x81cai_teaser-les-medicamenteurs-inedit_news
Une des 10000 victimes de la thalidomide, autorisée en 57, détectée tératogène en 60 et retirée seulement en 61 !
... mais enfin vient le beau jour où tout baigne... et voilà mon bébé sur le marché, [j'ai pris la précaution de prendre un brevet, pas fou]... ou je ne l'ai pas pris car je suis un homme de bien, généreux et bon... mais en ce cas, c'est plutôt pire : pas de royalties à payer, c'est tout bénef pour les labos qui sautent dessus comme canard sur haneton. C'est prescrit à tout vat --parfois pour une autre indication que celle prévue mais bon, du moment que l'argent rentre dans la boutique, ils ne pinaillent pas--. Une blague? Pas tout à fait. C'est ainsi qu'ont été découvertes et isolées des molécules qui formèrent les anti-dépresseurs dont on sait le succès ensuite. Ce n'est pas forcément funeste, mais parfois, il y a des couacs... [Même avec certains anti-dépresseurs du reste, soupçonnés d'induire des passages à l'acte dramatiques.] Si ça ne s'appelle pas jouer les apprenti-sorciers, alors, on dira comment ?
Tri sélectif et recyclage
Et ce n'est pas tout mes amis, le DES reste encore en circuit, entre autres... pour les messieurs atteints de cancers de la protate... un recyclage de bonne ménagère genre puisqu'on-a-la-recette et les boîtes on va pas jeter... un essai à tout hasard style on-va-voir-ce-que-ça-leur-fait, au point où ils en sont ils vont pas râler et c'est un marché géant ? Et qu'est-ce qu'il leur fait, le DES, aux vieux messieurs prostatiques? Un élément rassurant tout de même : on est sûr, mais alors absolument sûr qu'ils ne sont pas enceintes. Tranquille de ce côté là.